Emirates Poule d'Essai des Poulains (Gr1) : Metropolitan arrive à la bonne heure

12 mai 2024

Poulains 24 Metropolitan

Photo scoopdyga.com

Dimanche 12 mai 2024, Hippodrome ParisLongchamp (Paris). – Un violent orage s’est abattu sur le Bois de Boulogne entre les deux Poules d’Essai et c’est donc sur une piste un peu alourdie que s’est déroulée cette 138e édition de l’Emirates Poule d’Essai des Poulains (Gr1). Ils étaient treize au départ avec, comme chez les pouliches, un betting incertain du fait des conditions changeantes de ce printemps jusque-là très humide.

Par défaut, puisqu’aucun vrai leader n’avait émergé des préparatoires, c’est l’irlandais Henry Longfellow (Dubawi) qui faisait figure de favori, pour sa rentrée. Mais il n’en fut jamais question. En effet, l’anglais Orne (Acclamation) a pris la tête avec à ses côtés Alcantor (New Bay), malgré son 13 à la corde, et en dehors Ramadan (Le Havre), suivis à la corde par Metropolitan (Zarak) avec Diego Velasquez (Frankel), un irlandais supposément programmé pour plus long.

Dans la dernière ligne droite, Metropolitan a pu faire le meilleur usage de l’open-stretch pour se glisser à l’intérieur des leaders. Pendant ce temps, Alcantor et Ramadan s’expliquaient pour prendre le meilleur et ils n’ont jamais lâché le morceau, mais sans pouvoir contenir d’une part Metropolitan, qui a surgi à la fin, puis Dancing Gemini (Camelot), encore un cheval supposé tenir, qui a fini fort 2e. Alcantor est resté un très courageux 3e, effaçant ainsi son échec de Newmarket pour sa rentrée, avec Diego Velasquez venu en dehors priver Ramadan de la 4e place.

Comme chez les Pouliches, les écarts sont très serrés : ½ longueur, courte encolure, encolure et ¾ puis courte tête et courte encolure.

La course a été près de deux secondes plus lente que celle des Pouliches.

Engagé dans le Qatar Prix du Jockey Club (Gr1), Metropolitan a gagné ses deux courses à 2 ans, le Prix de Montaigu, en août à Deauville sur 1 600 mètres, puis une classe 2 sur la même distance à Chantilly. Pour sa rentrée dans le Prix de Fontainebleau (Gr3), il n’avait pas démérité en finissant plaisamment en revenant de l’arrière. Il a toutefois refait plusieurs longueurs ici sur Ramadan et sur Beauvatier (Lope de Vega), jamais en course cette fois.

Metropolitan a été acheté pour 78 000 € aux ventes de Deauville par Alessandro Marconi. Un 4ans par Myboycharlie vient de débuter par une 7e place à Durtal, un 2ans par Elarqam acheté 21 000 € est à l’entraînement chez Stéphane Cerulis, et un fils de Romanised est né l’an dernier.

Les deux premières mères de Metropolitan n’ont pas couru mais la 2e a des frères et sœurs qui ont réussi au meilleur niveau, et même produit des perfomers de Groupe 1.

ILS ONT DIT

Mario Baratti – entraîneur de Metropolitan (1er) – Chantilly (Oise)

« Dans la course préparatoire, sa prestation n’était pas si mauvaise que cela. Nous assumions, ce jour-là, de ne pas gagner : c’était une vraie rentrée pour le remettre en route. Il avait besoin de courir après un arrêt et avait été monté très sagement. En regardant la course et son résultat, je me suis dit que nous étions au niveau des autres. Physiquement, il est splendide et il ne fait que progresser mentalement. Nous avions l’as dans les stalles, c’était un cadeau venu du ciel ! Concernant la suite, je suis certain qu’il pourrait tenir et aller sur un peu plus long, mais Pascal Bary m’a dit que, lorsqu’on a un élément performant sur le mile, il ne faut pas le rallonger ! Nous n’excluons donc pas Royal Ascot et les St James’s Palace Stakes, même si nous ne l’avons pas engagé. Après sa rentrée, cela paraissait présomptueux. Mais j’ai toujours cru en lui, la Poule d’Essai étant son objectif depuis l’an dernier. J’avais gagné les 2.000 Guinées en Allemagne l’an dernier… En France, remporter un classique a une toute autre saveur ! J’ai une très bonne équipe, de très bons employés, passionnés. C’est un vrai travail de fond qui a été réalisé par tout le monde. »

Alexis Pouchin – jockey de Metropolitan (1er)

« J’étais confiant avant la course. Nous lui avons donné une rentrée sage et le cheval nous l’a rendu aujourd’hui. Il est très facile. Il sort bien des boîtes et j’ai pu bien le positionner. Ensuite, je suis venu dans l’open-stretch. C’est ma première victoire classique, c’est un rêve ! »

Roger Teal – entraîneur de Dancing Gemini (2e) – Grande-Bretagne

« C'est formidable mais aussi cruel à la fois. Aujourd'hui, il nous rend très fiers. Sur le papier, il est né pour gagner un Derby. Aujourd'hui, je me dis que les 2.400 mètres d'Epsom seraient peut-être à son avantage. Son changement de vitesse est formidable. Nous allons revenir à la maison et y réfléchir calmement. Le poulain n'a qu'une mauvaise performance : c'était dans un terrain très souple et il était encore en croissance. Il a pris de la force et renoué avec son meilleur niveau. Trouver ce type de chevaux est difficile. Mais les garder est encore plus dur. À nous de lui choisir les bonnes courses. »

Édouard de Rothschild – propriétaire et éleveur d’Alcantor (3e) – Chantilly (Oise)

« Nous avons retrouvé Alcantor ! Nous avions le 13 dans les stalles de départ et malgré cela, il a eu un très bon parcours et il était détendu. C'est une belle préparation pour le Qatar Prix du du Jockey Club [qui aura lieu le 2 juin à Chantilly, NDLR]. Nous sommes ravis. »

Aidan O’Brien – entraîneur de Diego Velazquez (4e) et Henry Longfellow (8e) – Irlande

« Mes deux chevaux ont bien couru, mais la course a manqué de rythme. Je suis content de leur performance et nous regardons vers l'avenir désormais. Le terrain souple, tout au long du printemps, n'a pas aidé. Je pense que Diego Velazquez tient au moins 2.400 mètres. »

Christopher Head – entraîneur de Ramadan (5e) – Chantilly (Oise)

« Ramadan a eu un parcours assez difficile, à l’extérieur. Nous allons continuer sur le programme prévu avec lui, qui passe par le Qatar Prix du Jockey Club. Nous étions là pour gagner, donc il y a un peu de déception. Mais la situation était assez atypique, avec la tempête juste avant la course… »