Historique du Prix de Pépinvast : Une voie pas si royale

8 avril 2022

Ine Anjou

Photo scoopdyga.com

Deuxième étape sur la route du Prix Alain du Breil (Gr1), la Grande course de haies d'été des 4 ans, après le Prix d'Indy, le Prix de Pépinvast (Gr3) a été remporté par quelques grands champions de la spécialité mais assez étonnamment, peu de vainqueurs du grand objectif de la saison.

Avril, Auteuil

Prix de Pépinvast

 

Groupe 3, 4ans, Haies, 3 600 mètres, 120 000 €

Créé en 1903

Tenante du titre : Ine Anjou (f4, FRA par Balko et Line Garry, par Ballingarry), appartennant à Mustang Sarl, élevée par Gildas Vaillant, entraînée par Mathias Solier, montée par Olivier Jouin.

La course se déroulerait en 2023 pour la 76ème fois

 

L'édition 2022

Samedi 9 avril 2022, Hippodrome d’Auteuil (Paris). - En l’absence de Kyrov, qui venait de mettre un terme à son invincibilité dans le Prix d’Indy, Hawai du Berlais (Martaline) partait grande favorite pour reprendre le cours de ses succès dans ce Prix de Pépinvast (Gr3), trois semaines après sa première défaite.

C’était sans compter sur une autre pouliche, débutante au meilleur niveau, à savoir Ine Anjou (Balko), qui a pris l’initiative de bonne heure, déguerpi à l’entrée de la ligne droite, et mis sa rivale dans l’impossibilité de la rejoindre à temps. Associée à Olivier Jouin, la pensionnaire de Mathias Solier, qui portait deux kilos de moins que « Hawai », s’est ainsi imposée d’une bonne longueur. Golden Son (Martaline) termine une nouvelle fois troisième, plus de trois longueurs derrière le duo de femelles.

Ine Anjou courait pour la quatrième fois, la deuxième cette saison après avoir été devancée par le seul You’re the Boss dans le Prix Ventriloque, où il l’avait marquée de plus près que ses rivaux du « Pépinvast ». depuis, You’re the Boss aussi a trouvé son maître, L’Eau du Sud, qui en recevait deux kilos. Autant dire que la hiérarchie n’est pas encore établie, dans le sillage de Kyrov.

Ine Anjou a été élevée par Gildas Vaillant, qui l’a louée à Mustang SARL. C’est de cet élevage sur provenait aussi la vaillante championne Princesse d’Anjou. La mère d’Ine Anjou est cependant un produit de l’élevage Vuillard, Line Garry (Ballingarry), issue de la championne Line Marine (Agent Bleu), gagnante d’un Grand Steeple. Line Garry n’a pas couru mais elle a produit déjà Saint Anjou (Saint des Saints), titulaire de huit succès dans de gros handicaps en haies comme en steeple.

Après Ine Anjou, la jument a donné son propre frère, né en 2020, et une fille de Goliath du Berlais née en 2021.

 

Historique

A l’orée du XXe siècle, la Société des Steeple-Chases de France décida de modifier les noms de certaines courses du programme d’Auteuil qui étaient fort quelconques, tels les Prix des Hêtres, de la Marguerite, de la Tour, des Fossés, des Environs, du Fleuriste, du Mimosa et d’autres de la même veine. Elle les personnalisa en leur attribuant des noms de sauteurs plus ou moins célèbres, de membres de son comité après leur décès et de lieux d’élevage en vue. C’est ainsi que le haras de Pépinvast vit son nom donné en 1903 à une course de haies pour 4 ans qui fut disputée le 21 mars à Auteuil et fut gagnée par la pouliche Panaria portant la casaque du baron Roger. Ouvert aux 4 ans et au-dessus entre les deux guerres mondiales, le Prix de Pépinvast retrouva ses conditions originelles, course de haies pour les 4 ans seuls, en 1943.

La course n’a pas été disputée en 1946, 1947, 1971, 1978 et 1985.

Le Prix de Pépinvast a constitué une étape victorieuse dans la carrière de quelques grands sauteurs comme Belle Gitane (1955), Chakhansoor (1969), Ermitage (1970), Grandak (1981), Kadalko (1992), Villez (1996), Saint des Saints (2002), Nickname (2003), Maia Eria (2004), Don Lino (2008), Bel La Vie (2010), Bonito du Berlais (2015) et De Bon Cœur (2017).

Wildriver est la dernière à avoir réussi le doublé Pépinvast-Alain du Breil, en 2018. Aucun autre n'y est parvenu entretemps après Nickname en 2003. Les trois dernières éditions de la course, de 2017 à 2019, sont revenues à des femelles.

Pépinvast

Le haras de Pépinvast se situe dans la Manche, à Valcanville près de Barfleur. Il fut fut créé par Paul Le Marois (oncle de Jacques Le Marois) peu avant sa mort survenue en 1889. A Pépinvast, sa veuve poursuivit un élevage de qualité qui s’affirma sur le marché de Deauville pendant deux décennies. Présentant pour la première fois des yearlings à Deauville en 1893, Mme Paul Le Marois vend pour 14 100 F, Omnium II qu’elle avait acquis pour seulement 6 000 F foal l’année précédente lors de la vente de succession de Léonce Delâtre. Pour elle c’est un profit rondelet, mais pour l’acquéreur, le jeune Evremond de Saint-Alary (vingt-cinq ans), c’est un coup extraordinaire car Omnium II va lui procurer dix-sept victoires dont le Prix du Jockey Club, des gains d’un montant de 669 525 F et va devenir la clé de voûte de son élevage à Saint-Pair-du-Mont.

Ainsi Pépinvast prend place d’emblée parmi les principaux vendeurs, la qualité de ses produits se confirmant avec Royal Mint (20 100 F), vainqueur en 1896 du Prix de la Forêt pour Evremond de Saint-Alary ; avec Xylène (31 000 F), lauréate en 1904 de la Poule d’Essai pour Hubert de Pourtalès ; et avec Blagueur II (3 500 F), gagnant du Grand Steeple-Chase de Paris pour Arthur Veil-Picard en 1911. Après la Première Guerre mondiale, Pépinvast ferma ses portes.

 

Propriétaires

  • Daniel Wildenstein (4 victoires)  : Neipperg (1974), Grandak (1981), Beaux Arts (1982) et Villez (1996).
  • Maria-Félix Berger (3 victoires) : Tancredo (1966), Chakhansoor (1969) et Panela (1973).
  • Gabriel Brun (2 victoires) : Mademoiselle Petitpas (1943) et Harka (1944).
  • Ernest Burkhardt (2 victoires) : Dédée du Pomerai (1950) et Toupette d’Or (1951).
  • Noël Biron (2 victoires) : Titien (1963) et Ermitage (1970).
  • Mme Daniel Wildenstein (2 victoires) : Nil Bleu (1991) et Nickname (2003).
  • Bernard Boutboul (2 victoires) : Kadalko (1992) et Double Détente (1994).
  • Jean-Pierre Raymond (2 victoires) : Barents Sea (2000) et Blingless (2012).
  • Magalen Bryant (2 victoires) : Gaelic Ocean (2007) et Device (2016).


Entraîneurs

  • Jean-Paul Gallorini (8 victoires) : Grandak (1981), Nil Bleu (1991), Pamparetto (1995), Villez (1996), Nickname (2003), Dindounas (2006), Don Lino (2008) et Caesar’s Palace (2011).
  • André Adèle (5 victoires) : Belle Gitane (1955), Tancredo (1966), Chakhansoor (1969), Panela (1973) et Cheval de Roi (1976).
  • Bernard Sécly (5 victoires) : Ercole de Roberty (1979), Roy Antony (1989), Kadalko (1992), Double Détente (1994) et Kimbi (1998).
  • Georges Pelat (4 victoires) : Titien (1963), Ermitage (1970), Adadas (1972) et Neipperg (1974).
  • Henri Delavaud (3 victoires) : Mademoiselle Petitpas (1943), Harka (1944) et Aegidia (1956).
  • Henri Gleizes (3 victoires) : Le Mont d’Amain (1948), Trompette Major (1984) et Saint Amour II (1965).
  • Jehan Bertran de Balanda (3 victoires) : Barents Sea (2000), Kadabi (2009) et Blingless (2012).
  • Guillaume Macaire (3 victoires) : Saint des Saints (2002), Bel la Vie (2010) et Device (2016).
  • François Nicolle (3 victoires) : De Bon Cœur (2017), L'Autonomie (2019), Haut Les Cœurs (2021).


Jockeys

  • Lucien Gautier (4 victoires) : Le Mont d’Amain (1948), Dédée du Pomerai (1950), Toupette d’Or (1951), Suzannah (1953).
  • Dominique Vincent (4 victoires) : Roy Antony (1989), Pamparetto (1995), Kidder (1999), Tiger Groom (2001).
  • Jean-Yves Beaurain (3 victoires) : Kadalko (1992), Double Détente (1994) et Kimbi (1998).
  • Christophe Pieux (3 victoires) : Maia Eria (2004), Don Lino (2008) et Blingless (2012).

Nathalie Desoutter est la seule femme-jockey au palamrès avec Dindounas (2006).