Historique du Prix d'Ispahan : Un sommet en terrain neutre

26 mai 2024

ispahan 24 Mqse de Sevigne

photo scoopdyga.com

Curiosité dans le programme européen, le Prix d’Ispahan se déroule traditionnellement à Longchamp depuis 1921 (Chantilly ces deux dernières années) entre chevaux de 4ans et plus sur la distance hybride de 1 850 mètres, soit à mi-chemin entre 1 600 mètres et 2 000 mètres, deux parcours plus classiques. Disputé en mai, il offre ainsi aux spécialistes de ces deux distances l’occasion de se mesurer en terrain neutre pour une rencontre souvent inédite et révélatrice.

Mai, ParisLongchamp*

Prix d’Ispahan

 

Groupe 1, 4ans et au-dessus, 1 850m, 250 000 €

Créé en 1873

Tenant du titre : Mqse de Sevigné (f5, (IRE) par Siyouni et Penne, par Sèvres Rose), appartenant à Édouard de Rothschild, élevée par Écurie de Meautry, entraînée par André Fabre, montée par Alexis Pouchin.

Temps-record : 1’49’’4 en 2010 par Goldikova établissant le nouveau record des 1 850 mètres de Longchamp.

La course sera disputée pour la 148ème fois en 2025.

 

L'édition 2024

Dimanche 26 mai 2024, Hippodrome ParisLongchamp (Paris). – Huit concurrents de tout premier plan, avec notamment deux classiques, se présentaient au départ du Prix d’Ispahan (Gr1), dont le succès prouve l’intérêt des distances hybrides dans un programme de sélection international.

Auréolé de sa victoire dans le Prix Ganay (Gr1), Haya Zark (Zarak) est venu en haut de la montée de ce parcours de 1 850 mètres pour relayer la rentrante Blue Rose Cen (Churchill) et le visiteur Brave Emperor (Sioux Nation), les plus prompts au départ.

Ils étaient suivis, deux par deux de la corde vers le centre de la piste, par Mqse de Sevigné (Siyouni) et Dolayli (Siyouni), puis Checkandchallenge (Fast Company) et Marhaba Ya Sanafi (Muhaarar), et enfin Horizon Doré (Dabirsim).

Dans la dernière ligne droite, Dolayli a attaqué les leaders avec Marhaba Ya Sanfi, contrarié par un train insuffisamment sélectif. À mi-ligne droite, rien n’était joué : Haya Zark poursuivait son effort et Dolayli arrivait au bout de sa progression avec Mqse de Sevigné à sa droite et Horizon Doré lancé en pleine piste. Blue Rose Cen était piégée derrière ce rideau de chevaux et Marhaba Ya Sanafi avait jeté l’éponge lorsqu’à cent mètres du but, les quatre protagonistes étaient encore à la lutte, Mqse de Sevigné prenant au balancier l’avantage sur Horizon Doré, à nouveau remarquable, Haya Zark faisant preuve d’un courage extraordinaire pour reprendre une tête à Dolayli, qui passait un test important et concluant à ce niveau.

Gagnante du Prix Vanteaux (Gr3) à 3 ans en 2022 après sa première victoire, neuvième de la Poule d’Essai en réalisant le 4ème meilleur chrono sur les derniers 600 mètres d’une course brouillon, Mqse de Sévigné avait ensuite été dirigée exclusivement sur des parcours de 2 000 à 2 100 mètres, terminant cinq fois deuxième sur ce créneau au cours de ses six dernières sorties… Supplémentée pour son retour sur le mile dans le « Rothschild », elle a réalisé l’an dernier un doublé inédit dans cette épreuve dont on disputait la 20ème édition, et a de nouveau défrayé la chronique en remportant ensuite le Sumbe Prix Jean Romanet (Gr1). Deuxième ensuite d’Inspiral dans les Sun Chariot Stakes (Gr1) pour son retour sur 1 600m, elle avait préparé ce nouveau Groupe 1 en rendant le poids à Skalleti dans le Prix Jacques Laffitte (L).

Mqse de Sévigné est une sœur de Méandre (Slickly), lauréat d’un Grand Prix de Paris (Gr1), dont la propre sœur Ondoyante (Slickly), maiden alors âgée de 13 ans, a été vendue vide pour 2 500 € à Paul Nataf aux ventes mixtes Arqana de février 2022. Une fille de Saxon Warrior est née en 2020, et un fils de Kodiac ensuite. Ni l’un, ni l’autre n’a encore débuté ou été engagé, seul le poulain, âgé de 3 ans, est encore à l’entraînement à ce jour.


Historique

Le Prix d’Ispahan a été créé à Longchamp en 1873 à l’occasion d’une réunion de courses extraordinaire donnée le 13 juillet en l’honneur du schah (titre porté par le souverain de la Perse) en visite officielle à Paris. L’épreuve vedette du programme de six courses établi à la hâte, fut le Prix d’Ispahan (3 000 mètres) qui revint à la lauréate du Prix de Diane, Campêche. En fin d’après-midi, le temps d’une course, on plaça six haies à travers la piste de Longchamp et huit sauteurs, ravis de pouvoir s’exprimer sur un si bon terrain, s’alignèrent au départ du Prix du Faristan, un handicap sur 2 600 mètres qu’enleva Sir Quid Pigtail.

La distance du Prix d’Ispahan a évolué. Il a aussi été ouvert aux 3 ans jusqu'en 1987. La distance a été ramenée à 2 400 mètres dès 1874. À partir de 1890 interviennent des raccourcissements : 2 200m de 1891 à 1902, 2 100m de 1903 à 1920 et 1 850m depuis 1921. Cinq exceptions par suite de transferts : 2.000 m. au Tremblay en 1943 et 1944, et à Chantilly en 1991, puis 1 800m à Chantilly en 2016 et 2017, et enfin en 2020.

La course n’a pas été disputée de 1915 à 1918 ainsi qu’en 1940.

*En 2020, elle s'est déroulée en juillet à Chantilly en raison des bouleversements du programme suite à l'épidémie de coronavirus et a été exceptionnellement ouverte aux 3 ans.

Grands vainqueurs

Huit chevaux sont parvenus à remporter deux fois la course. Ce sont Champaubert (1897-98), La Camargo (1903-04), Moulins la Marche (1908-09), Rénette (1935-36), Hiéroclès (1942-43), Coaraze (1946-47), Fric (1955-56), Crystal Glitters (1983-84) et Goldikova (2010-11).
Deux lauréats du Prix de l’Arc de Triomphe ont aussi inscrits leur nom au palmarès du Prix d’Ispahan : Allez France en 1974 et Sagace en 1985.
Leurs noms n’ayant pas encore été cités, quatre autres vainqueurs du Prix d’Ispahan méritent une mention spéciale. Ce sont Le Sancy (1889), Epinard (1923), Miesque (1988) et Falbrav (2003). Le Prix d’Ispahan fut une étape dans la glorieuse carrière de chacun d’eux.

Participation étrangère

14 victoires obtenues par Federico Tesio (Bistolfi, 1938), Henry Cecil (Indian Skimmer, 1989), Roger Charlton (Sanglamore, 1991), Paul Cole (Zoman, 1992), Saeed Bin Suroor (Halling, 1996 et Best of the Bests, 2002), Garry Wragg (Sasuru, 1997), John Gosden (Observatory, 2001), Luca Cumani (Falbrav, 2003), Emilio Borromeo (Prince Kirk, 2004), Masanori Sakaguchi (A Shin Hikari, 2016), Roger Varian (Zabeel Prince, 2019), ECD Walker (Dreamloper, 2022) et OJ Burrows (Anmaat, 2023).

 

Propriétaires

  • Marcel Boussac (8 victoires) : Goyescas (1933), Hiéroclès (1942, 1943), Priam (1945), Coaraze (1946, 1947), Dynamiter (1951), Arbèle (1952).
  • Aga Khan IV (6 victoires) : Jour et Nuit III (1964), Silver Shark (1966), Zeddaan (1968), Sendawar (2000), Valixir (2005), Sageburg (2008).
  • Famille Wildenstein (6 victoires) : Allez France (1974), Sagace (1985), Arcangues (1993), Bigstone (1994) et Loup Sauvage (1998), Persian King (2020, pour Ballymore).
  • Casaque Wertheimer (5 victoires) : Carwhite (1978), Green Tune (1995), Goldikova (2010, 2011), Solow (2015)
  • Frédéric de Lagrange (5 victoires) : Gavarni (1877), Courtois (1879), Castillon (1880), Poulet (1882) et Veston (1883).
  • Arthur de Schickler (4 victoires) : Paradoxe (1875), Embellie (1888), Le Sancy (1889) et Le Sagittaire (1896).
  • Adolphe Abeille (4 victoires) : Champaubert (1897, 1898) et La Camargo (1903, 1904).
  • Casaque Niarchos (3 victoires) : Baillamont (1986), Miesque (1988) et Maxios (2013).
  • François Dupré (3 victoires) : Bel Amour (1948), Ménétrier (1949) et La Sega (1962).
  • Godolphin (3 victoires) : Halling (1995), Best of the Bests (2002), Persian King (2020).

Entraîneurs

  • André Fabre (10 victoires) : Al Nasr (1982), Crystal Glitters (1984), Creator (1990), Arcangues (1993), Loup Sauvage (1998), Valixir (2005), Manduro (2007), Golden Lilac (2012), Persian King (2020), Mqse de Sevigné (2024).
  • Charles Semblat (8 victoires) : Hiéroclès (1942, 1943), Priam (1945), Coaraze (1946, 1947), Dynamiter (1951), Arbèle (1952), Chief (1957) 
  • François Mathet (7 victoires) : Bel Amour (1948), Ménétrier (1949), La Sega (1962), Jour et Nuit III (1964), Silver Shark (1966), Zeddaan (1968), Lightning (1977). 
  • Thomas Jennings (5 victoires): Gavarni (1877), Courtois (1879), Castillon (1880), Poulet (1882), Veston (1883).
  • Freddy Head (3 victoires) : Goldikova (2010, 2011), Solow (2015).
  • Tom Cunnington  (3 victoires): Alphonsine (1881), Despote (1885), Dido (1901).
  • William Webb (3 victoires) : Embellie (1888), Le Sancy (1889), Le Sagittaire (1896).
  • Robert Denman (3 victoires) : Fourire (1899), Caïus (1905), Ouadi Halfa (1907).
  • Frank Carter (3 victoires) : Rouble (1912), Foxling (1913), Alcyon (1930).
  • Henry Count (3 victoires) : Kircubbin (1922), Prémontré (1924) et Rodosto (1934). Alec Head (3 victoires) : Sadi II (1953), Riverman (1972), Carwhite (1978). 
  • John Cunnington junior (3 victoires) : Caldarello (1967), Grandier (1969), Irish River (1979).
  • François Boutin (3 victoires) : Ramirez (1975), Baillamont (1986), Miesque (1988).

Jockeys

  • Yves Saint-Martin (7 victoires) : La Sega (1962), Jour et Nuit III (1964), Silver Shark (1966), Zeddaan (1968), La Troublerie (1973), Allez France (1974), Crystal Glitters (1983).
  • Olivier Peslier (6 victoires) : Bigstone (1994), Loup Sauvage (1998), Sageburg (2008), Goldikova (2010, 2011), Recoletos (2018).
  • Roger Poincelet (5 victoires) : Coaraze (1947), Ménétrier (1949), Fort Napoléon (1950), Hamanet (1959), Tobago (1960).
  • Jacques Doyasbère (4 victoires) : Hiéroclès (1942, 1943), Priam (1945), Coaraze (1946, 1947).
  • Freddy Head (4 victoires): Riverman (1972), Carwhite (1978), Baillamont (1986), Miesque (1988).