LARC Maurice de Gheest : Marianafoot change de planète

8 août 2021

gheest

Photo scoopdyga.com

Dimanche 8 août 2021, Hippodrome de Deauville-La Touques (Calvados). - C’est avec une facilité déconcertante que le français Marianafoot (Footstepsinthesand) a enlevé son premier Groupe 1 au terme des 1 300 mètres du LARC Prix Maurice de Gheest (Gr1). Le protégé de Jean-Claude Seroul, entraîné en Provence par Jérôme Reynier, devance d’une bonne longueur une autre concurrente entraînée en France, Tropbeau (Showcasing), venue du centre de la piste, et qui débutait sur aussi court. Un des favoris anglais, Starman (Dutch Art), récent vainqueur de la July Cup (Gr1) à Newmarket, a pu conserver la troisième place devant le 9ans Brando (Pivotal), vainqueur en 2017.

La favorite Campanelle (Kodiac), gagnante du Darley Prix Morny (Gr1) sur cette piste un an plus tôt, s’est cabrée au départ et elle est allée mener Thunder Moon (Zoffany) au centre de la piste, pour ne jamais plus être menaçante : les deux concurrents ont terminé aux deux dernières places.

L'analyse du tracking montre que le train de la course a été régulier. La portion des 1 000 aux 800 mètres a été particulièrement soutenue, comme celle des 600 aux 400 mètres, et pour finir, de gros ralentissements puisque tout le monde est passé au-dessus de 12''20 alors qu'on fricotait encore avec les 11''30 la fraction précédente, et les 11'' juste avant. Brando est le seul qui finisse plus vite que le gagnant, mais il venait de plus loin puisqu'il a d'abord fermé la marche. Campanelle a réalisé le meilleur temps des 1 000 aux 800m, en biaisant, pour se replacer dans la course après son départ catastrophique. Elle ne pouvait aller au bout dans ces conditions.

Marianafoot compte désormais 14 succès dont huit consécutifs. Il n’a pas été battu depuis une deuxième place obtenue au Qatar en février 2020. C’est aussi sa quatrième victoire d’affilée sur gazon puisqu’il se produisait souvent sur PSF auparavant.

Éleveur et propriétaire de Marianafoot, Jean-Claude Séroul l’était également de Marianabaa (Anabaa), sa mère. Jument de course honnête, elle a gagné deux courses sur les douze qu’elle a disputées. Marianafoot est le deuxième de ses huit produits, dont deux seulement sont des femelles, deux propres sœurs de Marianafoot : Marianasand (née en 2018) et Anastep (née en 2020).

Jean-Claude Séroul avait acquis cette souche “Niarchos” en 2004 grâce à Maria Gabriella (Rock of Gibraltar), présentée chez Arqana yearling par le Haras de Fresnay-le-Buffard, le marteau était alors tombé à 80 000 euros.

 

LES RÉACTIONS DES ENTOURAGES

Jérôme Reynier (entraîneur de Marianafoot, 1er)

« Dès que le passage s’est fait, il a créé la décision en 50 mètres. Il gagne facilement sur la fin. Notre plan était vraiment d’utiliser la distance des 1.300 mètres pour qu’il puisse faire la différence dans les 100 derniers mètres, parce qu’il a plus de tenue que certains sprinters. On savait que ce parcours allait lui correspondre. J’avais cette course en tête depuis le début de l’année, et le but était de l’emmener au top pour le jour J. C’est beau d’avoir réussi ce parcours sans faute ! Il peut tenir jusqu’à 1.600 mètres. Il va rester à Deauville et nous déciderons jeudi pour le Prix du Haras de Fresnay-le-Buffard - Jacques Le Marois selon son état de forme. Il y a quand même un épouvantail nommé Palace Pier prévu dans ce Groupe 1. Pour sa carrière d’étalon, s’il pouvait en plus prendre une place dans le Jacques Le Marois, ce serait formidable. L’an dernier, j’étais triste de ne pas l’avoir pour marquer des buts. Cette année, il rattrape le temps perdu. On pourrait se laisser tenter par la Breeders’ Cup en fin d’année, en passant par le Qatar Prix de la Forêt à ParisLongchamp début octobre... »

Mickaël Barzalona (jockey de Marianafoot, 1er)

« C’est le meilleur lot qu’il lui ait été donné d’affronter. Je le connais désormais par cœur : c’est lui qui décide. On peut le monter en allant devant ou en attendant. Aujourd’hui, j’avais choisi de patienter et d’attaquer Campanelle assez tôt, mais j’ai dû changer d’option [car la pouliche était quasiment hors course après être très mal sortie des stalles de départ, NDLR]. Il a vraiment accéléré très fort. Il est à son apogée. Il a tout : le physique, le mental... »

Stéphane Pasquier (jockey de Tropbeau, 2e)

« La pouliche a placé une très belle accélération pour venir ajuster Starman et prendre la deuxième place. C'est vraiment très bien. »

David Ward (propriétaire de Starman, 3e)

« Starman a été battu par le terrain. Nous allons devoir voyager hors d'Europe un jour ou l'autre pour trouver une piste à sa convenance [c’est-à-dire la plus légère possible, NDLR]. Il a quand même bien couru, malgré des conditions peu propices à ses aptitudes. Le jockey a confirmé notre impression. En bon terrain, c'est un autre cheval... »