Lucien Barrière Grand Prix de Deauville (Gr2): Jack Darcy joue sa plus belle carte

27 août 2023

GP Deauville 23 Jack Darcy

Photo scoopdyga.com

 

Dimanche 27 août 2023, Hippodrome de Deauville La Touques (Calvados). – Ils étaient cinq au départ du Lucien Barrière Grand Prix de Deauville (Gr2) après les forfaits de l’outsider Diamond Vendôme et du favori Junko.

Et c’est la plus grosse cote de la course, le visiteur britannique Jack Darcy (Gleneagles) qui a pris les devants, suivi en file indienne par Haya Zark (Zarak), Fenelon (Fastnet Rock), Al Nayyir (Dubawi) et le favori au betting, le visiteur allemand Assistent (Sea The Moon).

Sur une piste souple, ils sont allés à un bon train et malgré tous leurs efforts et leur parcours favorable, les poursuivants n’ont jamais rattrapé l’animateur, qui s’est imposé d’une bonne longueur sur Al Nayyir, raccourci et bon finisseur ici, près de deux longueurs devant Haya Zark, qui n’a pu réellement accélérer sur cette distance peut-être un peu longue.

Hongre de 4 ans, soit un de moins que le deuxième, également castré, Jack Darcy a bouclé ses 600 derniers mètres en 35’’06, soit 2 dixièmes de plus seulement que Poker Face sur les 1 600 mètres du Quincey quelques minutes plus tôt. En outre, son dernier kilomètre est de trois dixièmes meilleur…

Jack Darcy a été vendu 19 000 £ foal, puis 24 000 £ un an plus tard à ses entraîneurs, Paul et Oliver Cole, le père ayant déjà sellé cinq fois le gagnant du classique de Deauville.

L’année dernière, son frère foal par Invincible Spirit a été vendu 38 000 £. La mère Pretty Face (Rainbow Quest) n’a pas couru, comme sa mère Modena (Roberto), qui a néanmoins donné deux gagnants de Groupe 1 et la mère d’un gagnant de Groupe 1 !

Jack Darcy, meilleur produit de Pretty Face à ce jour, a été opéré des voies respiratoires et castré à 2 ans, il a néanmoins débuté à cet âge par une victoire pour sa seule sortie de la saison. À 3 ans, l’an dernier, il est notamment venu finir deuxième à Deauville du Prix Nureyev (L), sur 2 000 mètres, mais n’a pu confirmer ensuite. Deux fois cinquième cette saison en mai et juillet, il a ensuite terminé deuxième sur 2 400 mètres des Glorious Stakes (Gr3) à Goodwood avant d’échouer sur les 2 700 mètres de Newbury dans les Geoffrey Freer Stakes (Gr2).

Ils ont dit...

 

Cristian Demuro (Jockey, Jack Darcy, 1er) – France

« Il avait bien couru à Newbury mais sur un terrain rapide. Aujourd'hui, nous nous attendions à une course manquant de rythme. Nous en avions longuement parlé avec son entourage : l'idée était d'aller devant et d'endormir un peu la course. Il a beaucoup d'abattage et nous avons décidé d'attaquer de loin pour durcir la course suffisamment tôt. Pour finir, il est très dur, comme souvent les chevaux anglais. La distance posait question. Mais dans une course "à la française", sans trop de rythme, la question de la tenue était moins problématique. »

Edward Gascoigne (copropriétaire, Jack Darcy, 1er) – Grande-Bretagne

« Jack Darcy aime mener et Cristian Demuro l'a parfaitement monté. Il avait couru les Geoffrey Freer Stakes la dernière fois à Newbury, sur 2.700m, dans l'idée d'aller ensuite vers la Melbourne Cup. Mais nous avons vu que la distance était trop longue. Il n'avait pas si mal couru que cela, l'épreuve était remportée par Arrest, qui fut un temps le favori du Derby, mais il n'a pas tenu pour finir. Olie [Oliver Cole, coentraîneur, ndlr] a dit qu'il était vraiment très bien revenu et en forme, raison pour laquelle nous avons décidé de courir le Grand Prix de Deauville. Nous avions regardé les engagés et la course nous paraissait être une belle opportunité. Le forfait de Junko ce matin a certainement aidé. Il est dur mais il a aussi de la vitesse. Côté distance, il est bien sur 2 000m s'il y a du rythme et, si la course n'est pas trop soutenue, il peut faire les 2 400 ou 2 500m comme aujourd'hui. Il a été tout en contrôle. C'est une victoire formidable, nous sommes très heureux !

L'un des propriétaires est Mark Burns, lequel est Australien. Il a été très patient car il en avait acheté la moitié il y a plus d'un an, avant les Gordon Stakes (Gr3) à Goodwood dans l'idée d'avoir un cheval de Melbourne Cup. Cela s'était mal passé, il avait pris un coup et nous avons mis un peu de temps à le retrouver au top. Nous allons penser à la Caulfield Cup mais il faudra en discuter tous ensemble : il y aura du monde, du rythme et la distance risque de s'avérer un peu longue.

Je suis ravi de cette victoire de Groupe à Deauville ! J'ai de bons souvenirs ici puisque j'étais venu avec mon père il y a quelques années pour un tournoi de poker, que j'avais gagné. C'était au casino Lucien Barrière donc cette victoire me rappelle de bons souvenirs ! »

Roman Le Dren Doleuze (Entraîneur, Al Nayyir, 2e) - France

« C'est une première place de Gr2 pour moi. Quand on a la chance d'avoir une belle origine comme celle-là, cela nous tient à cœur d'aller sur des belles courses. Nous avons réussi à tirer le meilleur d'Al Nayyir. C'est un cheval qui a progressé sur sa dernière sortie. Il est sûrement encore sur la montante. En plus, il a très bien terminé et je pense qu'il n'a pas pris une course très dure : Théo Bachelot, son jockey, ne s'est pas servi de la cravache. Et puis avec les petites informations que l'on récolte lorsque le jockey descend de cheval, cela nous permet d'envisager l'avenir très sereinement avec lui. Al Nayyir a pris de la tonicité ces dernières semaines. Heureusement qu'aujourd'hui ce n'était pas 3 000m car je pense qu'il aurait été allant. Nous allons donc rester sur ces distances : entre 2 500m et 2 800m. Nous remercions Monsieur Elhrari de sa confiance. Avec ce cheval qui arrive de l'étranger avec de belles performances, c’était un challenge pas évident de réussir en Europe. Il aura certainement la possibilité de gagner son Groupe à l'automne. Nous n'avons pas encore de programme pour lui. Je ne pense pas que nous irons sur les courses autour du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1). Mais plutôt sur une course à l'étranger : peut-être l'Allemagne ou l'Angleterre d'ici un mois. C'est un cheval qui a besoin de courses rythmées pour pouvoir placer sa pointe de vitesse. »

Adrien Fouassier (Entraîneur, Haya Zark, 3e) - France

« Je ne sais pas quoi dire à chaud. Il n'avait pas son terrain, ni sa corde. Et je suis très déçu. »