Qatar Arc de Triomphe 2022 : Places à la corde et citations des entourages des partants

30 septembre 2022

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Les chevaux de course les plus exceptionnels de la planète ont rendez-vous ce dimanche 2 octobre à l’hippodrome de ParisLongchamp pour le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, un « Groupe 1 », le niveau d’excellence des courses mondiales. Le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, dont on courra cette année la 101e édition, est tout simplement la meilleure course au monde réservée aux pur-sang anglais !

Depuis 2015, la Fédération Internationale des Autorités Hippiques, en association avec Longines, désigne chaque année la meilleure course du monde : le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe est arrivé cinq fois premier en sept ans !

L’édition 2022 de l’épreuve est particulièrement internationale, avec des concurrents venant de France, d’Angleterre, d’Irlande, d’Allemagne, et du Japon.

Tenant du titre, le cheval TORQUATOR TASSO, entraîné en Allemagne, remettra sa couronne en jeu, associé à Lanfranco DETTORI, jockey le plus titré avec pas moins de six succès dans la prestigieuse épreuve. TORQUATOR TASSO ne sera cependant pas le favori de la course. Ce statut devrait revenir au poulain irlandais de 3 ans, LUXEMBOURG, à l’anglaise de 5 ans, ALPINISTA, alors que les chances françaises reposeront principalement sur ONESTO et VADENI, deux poulains de 3 ans seulement devancés par LUXEMBOURG lors de leur dernière sortie commune.

 

L’ALLEMAGNE PRÊTE À GARDER SON TITRE

 

En 2021, la 100e édition du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, courue sur une piste rendue pénible par les fortes pluies tombées la veille sur l’hippodrome de ParisLongchamp, était revenue à un lauréat surprise, TORQUATOR TASSO, entraîné à Mülheim par Marcel WEISS, appartenant au Gestüt Auenquelle (propriété de Peter-Michael ENDRES et Karl-Dieter ELLERBRACKE). TORQUATOR TASSO est ainsi devenu le troisième cheval allemand à remporter la course, dix ans après sa compatriote DANEDREAM, qui détient toujours le chrono record de la course (2’24’’49 sur 2 400 mètres, soit une vitesse moyenne dépassant les 60 km/h) sur la piste de ParisLongchamp. Le défi est grand, car les doublés dans l’Arc sont rares et l’œuvre de chevaux d’exception. On en compte seulement huit en 100 ans, les derniers étant à mettre au crédit de TREVE (2013 et 2014) et d'ENABLE (2017 et 2018).

Pour sa tentative de doublé, TORQUATOR TASSO change de jockey et sera piloté par le légendaire Lanfranco DETTORI. Son jockey habituel qui l’avait porté à la victoire en 2021, René PIECHULEK est retenu sur un autre cheval allemand, MENDOCINO, entraîné par sa compagne, Sarah STEINBERG. Avec MENDOCINO, René PIECHULEK a déjà devancé TORQUATOR TASSO lors de leur dernière sortie, dans le Grosser Preis von Baden, la course que TORQUATOR TASSO avait enlevée avant de s’imposer à ParisLongchamp en 2021.

> Marcel WEISS (entraîneur de TORQUATOR TASSO)

« Il y avait une symbiose ce mardi matin entre Frankie DETTORI et Torquator TASSO, lors du galop d’entraînement. C’était très important pour nous que Frankie soit là pour monter le cheval sur cette piste corde à droite. C’est un cheval très différent lorsqu’il est corde à droite.

Lors de sa dernière sortie, dans le Grosser Preis Von Baden, c'était déjà joué au bout de 200 mètres de course, car il n’y avait pas de rythme. TORQUATOR TASSO n’avait jamais pu être caché. Frankie DETTORI avait essayé de faire au mieux en forçant le rythme assez tôt. Depuis, le cheval a bien récupéré et nous allons à Paris avec un état d’esprit optimiste.

L’année dernière, j’étais beaucoup plus détendu pour préparer le cheval que cette année. Nous étions outsiders. Cette année, nous sommes l’un des favoris. Si l’année dernière, nous aurions été contents d’une place, cette année, nous serions déçus de ne pas voir TORQUATOR TASSO sur le podium. Le problème avec l’Arc, c’est que lorsqu’on l’a gagné, on veut le regagner de nouveau ! »

> Sarah STEINBERG (entraîneur de MENDOCINO)

« J’ai gagné mon premier Groupe 1 à Baden-Baden et je vais avoir mon premier partant dans l’Arc. C’est très excitant ! MENDOCINO est un cheval assez tardif. L’année dernière, nous avons fait l’impasse sur le Derby allemand pour attendre l’automne. Il nous a remercié en se classant deuxième d’Alpinista dans le Grosser Preis Von Bayern. Après cette course, ses propriétaires souhaitaient viser l’Arc.

Cet été, MENDOCINO a été malheureux plusieurs fois : il n’a pas trouvé de courses rythmées comme il les aime et le terrain n’était pas vraiment à son goût. De plus, les courses étaient plutôt rapprochées. Certes, à Baden-Baden, il n’y a pas eu de rythme. Mais le cheval a pu faire sa course derrière le peloton et cela s’est bien passé. Nous y allions pour une troisième place et nous ne pensions pas battre TORQUATOR TASSO !

En vue de l’Arc, nous avons décidé de faire un galop vendredi dernier. Nous souhaitons donner à MENDOCINO du temps pour se détendre et aussi pour voir le kinésithérapeute. Je trouve que depuis sa victoire à Baden-Baden, il a pris de la confiance et nous attendons dimanche avec impatience. C’est un cheval qui peut se montrer stressé. Comme à Baden-Baden, il aura des bouchons dans les oreilles. Nous partons confiants. Et il sera associé au meilleur jockey, en tout cas selon moi ! »

> René PIECHULEK (jockey de MENDOCINO)

« Participer au Qatar Prix de l’Arc de Triomphe et le gagner est une chose incroyable. J’ai hâte d’y retourner ce week-end. Évidemment, j’aurais bien voulu remonter TORQUATOR TASSO, car nous avons écrit l’histoire ensemble. Mais j’ai des obligations suite au contrat que j’ai signé avec mon patron. Bien qu’ils soient du même père, c’est très difficile de comparer MENDOCINO et TORQUATOR TASSO. Les deux seules choses qui les unissent, c’est leur goût pour le terrain souple et un déroulement de course calme.

TORQUATOR TASSO met plus de temps pour trouver son accélération, alors que MENDOCINO a une bonne pointe de vitesse. C’est un atout. S’il y a du rythme, cela devrait aller pour lui, même avec vingt partants. J’espère que nous aurons un numéro dans les stalles entre cinq et quinze. Je pense que dans cette course, il faut avoir peur de beaucoup de concurrents. Je vais essayer de ne pas perdre de vue TORQUATOR TASSO, tout comme VADENI ! Ce serait aussi super de gagner l’Arc pour ma compagne, Sarah ! Il s'agirait d'une première : un couple entraîneur-jockey sur le podium de l’Arc ! »

 

FRANCE - DEAUVILLE (CALVADOS) MISE SUR LES POULAINS DE 3 ANS

 

Le dernier cheval entraîné en France à avoir gagné le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe se nomme SOTTSASS. Il avait triomphé en 2020, et était entraîné à Deauville par Jean-Claude ROUGET. Le professionnel sera de nouveau présent cette année, avec deux poulains de 3 ans, VADENI et AL HAKEEM.

VADENI a été élevé et appartient à Son Altesse l’AGA KHAN. Il a gagné le titre de meilleur mâle français de sa génération en s’imposant début juin dans le Qatar Prix du Jockey Club. Il a confirmé ensuite en remportant en Angleterre les Eclipse Stakes, un Groupe 1 dans lequel il affrontait des chevaux plus âgés, donc plus expérimentés que lui. Sa course préparatoire a eu pour cadre les Irish Champion Stakes, sur les 2 000 mètres de l’hippodrome de Leopardstown. Il a conclu troisième derrière LUXEMBOURG et ONESTO, mais Jean-Claude ROUGET estime que cette course a fait le plus grand bien au poulain. C’est cette épreuve qu’il avait également choisie comme rampe de lancement pour SOTTSASS avant son triomphe dans l’Arc… Reste à savoir si VADENI aura la tenue suffisante pour tenir les 2 400 mètres, lui qui n’a jamais dépassé les 2 100 mètres.

Le même point d’interrogation existe sur la candidature de son voisin de box AL HAKEEM. Fils de SIYOUNI, le meilleur étalon français actuellement, et qui fait la monte aux haras de l’Aga Khan, AL HAKEEM défend une casaque qui aura à cœur de briller le 2 octobre, celle d’Al Shaqab Racing, propriété de Son Excellence le cheikh Joaan AL THANI, membre de la famille royale du Qatar, partenaire de l’événement. AL HAKEEM n’a pas les titres de VADENI : il a terminé quatrième du Qatar Prix du Jockey Club, sans avoir le meilleur des parcours, mais il a ensuite montré sa classe lors du meeting de Deauville Barrière en s’imposant dans le Prix Guillaume d’Ornano (Groupe 2).

> Jean-Claude ROUGET (entraîneur de VADENI et d'AL HAKEEM)

« Le plus important pour moi, c’est que les chevaux soient bien, et ils sont bien. Le terrain arrive ensuite : j’aimerais qu’il ne soit pas trop lourd. Et enfin, j’espère que les deux auront un bon numéro à la corde. Tout le monde va prier pour avoir un numéro dans la première partie des boîtes… Si l’on se réfère aux pedigrees, VADENI a une mère par MONSUN, et AL HAKEEM une mère par GALILEO – deux étalons qui apportent de la tenue. Mais je ne suis pas pour autant certain que VADENI tienne. S’il tient, il aura une première chance. Les Irish Champion Stakes lui ont donné du rythme. Avant la course, je ne l’avais pas travaillé assez. Je le sais. Mais la course lui a fait du bien.

Je crois plus à la tenue d’AL HAKEEM. Il a vraiment très bien couru dans le Jockey Club. Il a fait une valeur égale à celle d’ONESTO. Je l’ai travaillé un peu plus que VADENI avant les Irish Champion Stakes, afin qu’il soit prêt pour l’Arc – où nous misons sur sa fraîcheur. C’est un bon cheval. Et je pense qu’il restera à l’entraînement à 4 ans. »

> Georges RIMAUD (directeur des Aga Khan Studs, éleveur et propriétaire de VADENI)

« S’il avait gagné en Irlande, je suppose que nous serions allés courir les Champion Stakes à Ascot, même s’il y aurait tout de même eu la tentation d’aller vers l’Arc. Courir l’Arc n’était pas une décision facile à prendre, dans le sens où nous pensions rester sur une distance plus courte. Après la défaite dans les Irish Champion Stakes, nous avons beaucoup réfléchi et nous nous sommes dits que nous aurions plus de chance d’avoir un terrain convenable pour l’Arc qu’à Ascot.

Jean-Claude ROUGET, son entraîneur, et Christophe SOUMILLON, son jockey, pensent qu’il peut tenir la distance. Nous avons pris la décision de courir l’Arc, course où beaucoup de monde espérait le voir au départ après sa victoire dans le Jockey Club. J’ai assisté au travail de VADENI lundi. Le poulain a pris beaucoup de force, on sent qu’il est prêt à courir. Il a progressé dans son état physique. »

 

FRANCE - LA CRÈME DE CHANTILLY (OISE)

 

Chantilly est le plus grand centre d’entraînement français. Pas étonnant, donc, qu’il soit le plus représenté au départ de l’Arc, avec quatre partants, dépendant de quatre entraîneurs différents. Le seul à avoir déjà épinglé la course est celui d’André FABRE, mais ses espoirs de victoire reposent cette année sur le seul MARE AUSTRALIS, dont la forme est sujette à caution.

L’entraîneur Fabrice CHAPPET sellera le 3 ans ONESTO, qui porte la casaque de Gérard AUGUSTIN-NORMAND. L’homme d’affaires est l’un des plus importants propriétaires français et il a acheté 50 % de son poulain après son excellente cinquième place dans le Qatar Prix du Jockey Club. Un investissement gagnant, puisque ONESTO a ensuite remporté le Grand Prix de Paris et reste une excellente deuxième place dans les Irish Champion Stakes, seulement devancé du minimum par l’Irlandais LUXEMBOURG.

L’entraîneur Francis-Henri GRAFFARD présentera SEALIWAY. Né au haras de Colleville (Calvados), chez Guy PARIENTE, il appartient conjointement à son éleveur et au haras de la Gousserie (famille CHEHBOUB), à qui il a offert l’an dernier l’immense joie de remporter les Champion Stakes, l’une des meilleures courses anglaises, deux semaines après s’être classé cinquième de l’Arc.

Comme l’an dernier, Mikel DELZANGLES, autre entraîneur cantilien, pourra compter sur BUBBLE GIFT, huitième en 2021 dans l’Arc et deuxième, dernièrement, du Qatar Prix Foy. BUBBLE GIFT a été élevé et appartient à Zak BLOODSTOCK. Créée par l’homme d’affaires marocain Zakaria HAKAM, cette écurie a été reprise, lors de sa disparition brutale en 2009, par son épouse, Mouna BENGELOUN.

> Fabrice CHAPPET (entraîneur d’ONESTO)

« Il a réalisé une performance remarquable en Irlande, où il a trouvé une course régulière, ce qui lui a permis de placer son accélération, qui est sa grande force. Le poulain est bien rentré de sa course. Il a travaillé lundi matin sur les Réservoirs et ce dernier travail était très satisfaisant. Il aura l’avantage d’avoir gagné sur le parcours de l’Arc. Concernant le terrain, on espère, comme avec tout cheval de cette classe, une piste pas extrême, mais le régisseur de France Galop semble plutôt optimiste. Nous lui faisons confiance ! Le tirage des numéros à la corde aura son importance, mais moins que sur le parcours du Jockey Club. La course sera sélective avec les chevaux japonais, il y aura l’open stretch : on doit pouvoir se sortir d’un numéro à l’extérieur. »

 

FRANCE - LA PRINCESSE DE MAISONS-LAFFITTE (YVELINES)

 

Les couleurs du centre d’entraînement de Maisons-Laffitte (le plus proche de Paris) seront défendues par la jument de 6 ans GRAND GLORY, entraînée par Gianluca BIETOLINI. L’an dernier, elle n’avait échoué que d’un nez pour le succès dans le Prix de l’Opéra Longines, parfois appelé l’Arc des femelles. GRAND GLORY est ensuite allée au Japon disputer la mythique Japan Cup, dont elle a pris une très honorable cinquième place, puis elle est passée sur le ring d’Arqana en décembre. Là, Anne-Sophie YOH, courtier en chevaux de course, a signé un bon à 2,5 millions d’euros et GRAND GLORY a changé de casaque. Elle défend les intérêts du haras de Hus, une structure appartenant à l’homme d’affaires Xavier MARIE. Fondateur de Maisons du Monde, désormais à la tête du groupe Marco Polo (Éric Bompard, Bonton, No Name…), Xavier MARIE est un passionné de chevaux. Il est très actif dans le monde des sports équestres, aussi bien en dressage qu’en concours de saut d’obstacles, mais il a récemment décidé d’investir dans le pur-sang, par le biais de poulinières, pour bâtir un élevage. GRAND GLORY est son joyau actuel. Et avant d’entrer au haras, elle a une dernière mission à accomplir !

> Gianluca BIETOLINI (entraîneur de GRAND GLORY)

« La jument est égale à elle-même. Je suis satisfait. Qu’importe l’état du terrain pour elle, mais la question que je me pose à chaque fois qu’elle court, c’est le rythme de la course… En dernier lieu, c’était bien trop lent pour elle ! S’il y a du rythme, tout va bien, mais si c’est l’inverse, cela peut nous poser un problème. »

IRLANDE - LES CHANCES IRLANDAISES

 

À l’échelle européenne, l’Irlande est le pays le plus important au niveau des courses et de l’élevage du pur-sang anglais : 10 000 pur-sang y naissent chaque année, contre environ 5 500 en France et 4 700 en Grande-Bretagne. Les meilleurs étalons y sont stationnés et, sans surprise, les chevaux irlandais sont parmi les plus performants au monde. L’entraîneur qui domine le pays s’appelle Aidan O’BRIEN. Il a en charge les effectifs de Coolmore, considérée comme la super-puissance du galop international, et dont le but est avant tout de fabriquer des étalons. Coolmore est aussi capable de s’allier à d’autres propriétaires-éleveurs internationaux pour peser un peu plus sur le marché, et c’est ce qui s’est passé pour le poulain LUXEMBOURG, un fils de leur étalon CAMELOT, acheté 150 000 € alors qu’il était yearling (jeune cheval de dix-huit mois), en association avec Westerberg, la griffe hippique de Georg VON OPEL, l’arrière-petit-fils du fondateur de la célèbre marque de voitures germaniques.

Si Aidan O’BRIEN a déjà remporté l’Arc à deux reprises, avec Dylan THOMAS (2007) et FOUND (2016), LUXEMBOURG deviendrait son premier gagnant âgé de 3 ans. Il faut dire que LUXEMBOURG, que tout le monde imaginait l’hiver dernier triompher dans le Derby d’Epsom, a connu des problèmes de santé qui l’ont empêché de courir cette épreuve. Il n’a été revu que fin août et a impressionné mi-septembre, lors de sa victoire dans les Irish Champion Stakes.

> Aidan O’BRIEN (entraîneur de LUXEMBOURG et de BROOME)

« Le plan est de courir à la fois LUXEMBOURG et BROOME. Après sa rentrée dans les 2 000 Guinées, LUXEMBOURG s’est fait mal à un muscle, ce qui l’a contraint à un repos assez long. Pour sa rentrée, sur l’hippodrome du Curragh, le 13 août, il était juste prêt. Ensuite, il a produit une grande performance dans les Irish Champion Stakes. Il est bien rentré de cette course. Il n’a pas eu besoin de travailler beaucoup. J’espère que le terrain ne sera pas extrême, comme beaucoup de mes confrères. Il a déjà couru en terrain souple, mais idéalement, je le préfère sur une piste pas trop souple. C’est un poulain très relax en course, donc les gros pelotons ne le dérangent pas. Il devrait tenir les 2 400 mètres.

BROOME, désormais âgé de 6 ans, adore les grands hippodromes comme celui de ParisLongchamp. Il est moins à son aise sur les hippodromes américains qui tournent beaucoup. »

 

JAPON - UN RECORD DE QUATRE CHEVAUX AU DÉPART

 

S’il y a bien un peuple que le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe fascine, c’est celui du Japon ! Toute la nation sera dimanche devant son écran de télévision (et certains ressortissants font même le déplacement en France !) pour soutenir leurs quatre représentants, TITLEHOLDER, DO DEUCE, STAY FOOLISH et DEEP BOND. Il y a bien longtemps que le Japon tente de remporter notre course mythique : le premier concurrent japonais à s’être présenté au départ est SYMBOLI SPEED, en 1969. Au total, 17 éditions de l’Arc ont compté des partants japonais !

TITLEHOLDER, 4 ans, est considéré comme la meilleure chance japonaise dans l’Arc 2022. Il est entraîné par Toru KURITA, qui a effectué un déplacement de repérage en France au mois d’août, à Deauville, avant de finalement placer son cheval à Chantilly. TITLEHOLDER sera son premier partant dans l’Arc.

STAY FOOLISH, 7 ans, s’est seulement révélé en début d’année. Il apprécie les courses de longues distances (3 000 mètres et plus), alors que l’Arc se dispute sur 2 400 mètres. Il fait donc figure d’outsider, mais il sera associé à Christophe LEMAIRE, jockey qui connaît bien la piste de Longchamp. L’entraîneur de STAY FOOLISH est Yoshito YAHAGI. Il est la star des entraîneurs japonais.

DO DEUCE, 3 ans, a gagné le Derby japonais au mois de mai. Il est arrivé en France, à Chantilly, le 2 septembre. Son entraîneur, Yasuo TOMOMICHI, a déjà eu un partant dans l’Arc : c’était MAKAHIKI, en 2016. DO DEUCE appartient à Masaaki MATSUSHIMA, qui a fait fortune dans le monde de l’automobile de luxe. Son rêve est de réaliser celui de son grand ami, le jockey Yutaka TAKE : gagner le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. Masaaki MATSUSHIMA est aussi le copropriétaire de BROOME.

DEEP BOND a déjà couru l’Arc en 2021, terminant dernier, car n’ayant pas aimé le terrain lourd. Le cheval est arrivé à Chantilly le vendredi 9 septembre. Son propriétaire, Koji MAEDA, appartient à une grande famille des courses japonaises connue pour aimer courir en dehors du Japon.

Commentaires des entraîneurs japonais après les derniers galops d’entraînement effectués ce mercredi 28 septembre à Chantilly :

> Ryuji OKUBO (entraîneur de DEEP BOND)

« Il ne s’est jamais entraîné sur un terrain aussi profond et cela s’est bien passé. Au Japon, nous n’avons pas ce type de piste. Après l’entraînement, il respirait normalement, tous les feux sont au vert. L’an dernier, il a couru le Foy et l’a gagné. Mais c’est un cheval très généreux, qui donne tout en course, et il l’a payé dans l’Arc où il était encore fatigué. Nous avons donc fait le choix de courir directement le Gr1 cette année. Physiquement, il est en meilleur état qu’en 2021. C’est notre deuxième tentative dans l’Arc, nous avons beaucoup appris de l’an dernier. La stratégie de course n’est pas encore définie : cela dépendra du numéro à la corde. Il est capable de bien faire en allant devant, mais peut aussi attendre. »

 

> Toru KURITA (entraîneur de TITLEHOLDER)

« Il a beaucoup progressé cette année, mentalement et physiquement, ce qui explique ses performances. Son propriétaire souhaitait aller directement vers l’Arc et j’étais d’accord. Pour nous, courir une des préparatoires, puis l’Arc, était risqué : les courses sont plus espacées au Japon. Ce mercredi, il a travaillé sur 2 000 mètres en partant derrière deux chevaux de Satoshi KOBAYASHI : l’idée était d’accélérer en progression et de le laisser finir. Je suis satisfait. Je trouve le cheval de mieux en mieux semaine après semaine. »

 

> Yasuo TOMOMICHI (entraîneur de DO DEUCE)

« Son expérience à ParisLongchamp est importante. Depuis, il a perdu du poids et j’en suis satisfait. Il a fait un travail la semaine dernière, avec le jockey Yutaka TAKE en selle, comme nous le faisons d’habitude au Japon, à quinze jours d’une course. Cette semaine, l’idée est de ne pas lui donner d’entraînement dur et de le préserver. Je crois qu’il est bien prêt. J’étais venu courir l’Arc il y a six ans avec MAKAHIKI, j’ai appris de cette expérience. Nous avons utilisé toutes les pistes à disposition à Chantilly. Mon entraînement a progressé, la qualité de mes chevaux aussi. J’attends beaucoup de la course de dimanche. »

 

> Yoshito YAHAGI (entraîneur de STAY FOOLISH)

« Il travaille mal le matin et ne fait pas ce qu’on lui demande ! Mais il nous réserve toujours des bonnes surprises en course et j’attends ma surprise dimanche ! Ce mercredi, le galop n’était pas poussé et il ne soufflait pas. Quand il a couru le Grand Prix de Deauville, il n’était qu’à 60 %. Je ne l’avais pas vu depuis longtemps et je trouve qu’il a bien progressé. »

 

ANGLETERRE - L’EVEREST D’ALPINISTA

 

Tous les Anglais amoureux des courses (et ils sont nombreux !) soutiendront la jument ALPINISTA, 5 ans, entraînée à Newmarket (le Chantilly anglais) par Sir Mark PRESCOTT et propriété de Kirsten RAUSING, personnage atypique des courses, arrivée depuis sa Suède natale en Irlande à vingt ans, avec une pouliche de son élevage dans ses bagages… Car Kirsten RAUSING élève des chevaux depuis son adolescence, comme le faisait avant elle son grand-père…

Le public français a découvert ALPINISTA cet été, quand elle a remporté le Grand Prix de Saint-Cloud. Elle reste sur un succès dans un autre Groupe 1, les Yorkshire Oaks (une course qu’avait enlevée la grande ENABLE avant son deuxième succès dans l’Arc), et a aligné sept victoires consécutives, dont cinq au meilleur niveau ! En quatre saisons, ALPINISTA n’a couru que quatorze fois. Elle tente cependant un difficile pari, celui de remporter l’Arc à 5 ans. La dernière femelle à y être parvenue se nomme CORRIDA, et c’était en… 1937 ! Il faut dire que généralement, les femelles sont envoyées au haras pour transmettre leurs précieux gênes à l’issue de leur année de 4 ans, voire même de 3 ans !

 

UNE PISTE ANNONCÉE TRÈS SOUPLE

 

La pluie a fini par arriver en région parisienne depuis le début de la semaine, et la piste devrait être très souple dimanche, si les prévisions météorologiques, qui annoncent entre 6 et 10 mm de précipitations samedi, sont exactes.

Dimanche, la lice sera placée à zéro avec un open strech d’une largeur de 5 mètres qui s’arrêtera à 400 mètres du poteau. Cette partie de la piste n’a pas été utilisée depuis le 14 juillet.

Un travail de fond a été réalisé pendant la pause estivale afin de garantir une piste la plus homogène possible. Une tonte à 10 centimètres a été effectuée mercredi, et la piste a été roulée ce jeudi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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