Rothschild : Mother Earth devient dame de fer

3 août 2021

Mother Earth

Photo scoopdyga.com

Mardi 3 août 2021, Hippodrome de Deauville-La Touques (Calvados). - Le Prix Rothschild (Gr1), réservé aux femelles et disputé sur les 1 600 mètres de la ligne droite de Deauville-La Touques, lançait l’édition 2021 du Meeting de Deauville Barrière. À l’issue d’une superbe lutte, c’est la pouliche irlandaise Mother Earth (Zoffany) qui s’est imposée courageusement, aux dépens des françaises Sagamiyra (Sea the Moon), Speak of the Devil (Wootton Bassett) et Rougir (Territories). Les quatre premières se tiennent en moins d’une demi-longueur.

Mother Earth n’a pas eu le meilleur des parcours, mais la pouliche de 3 ans s’est montrée très courageuse pour repousser toutes les attaques. La pensionnaire de l’entraîneur Aidan O’Brien, déjà vainqueur en 2021 des Prix du Jockey Club et Prix de Diane Longines, appartient à la galaxie Coolmore. Elle avait déjà remporté au mois de mai les Mille Guinées de Newmarket (Gr1), une course classique.

Elle a ensuite aligné trois excellentes performances, se classant deuxième de l’Emirates Poule d’Essai des Pouliches (Gr1), puis troisième des Coronation Stakes (Gr1) au meeting royal d'Ascot, et enfin troisième des Falmouth Stakes (Gr1) sur l'hippodrome de juillet à Newmarket.

Elle a été achetée 150 000 € aux ventes de yearlings irlandaises de Goffs. Sa mère Many Colours (Green Desert) a couru pour Godolphin, sous l'entraînement de Jim Bolger, et elle a été vendue pleine en 2016 pour 50 000 € d'un poulain par Night of Thunder qui a gagné le Premio Dormello (Gr2) à 2 ans à San Siro.

LA RÉACTION DES ENTOURAGES

Aidan O’Brien (entraîneur de Mother Earth, 1ère)

« La pouliche est très dure et régulière. Son jockey Ryan Moore l’a très bien montée et elle est professionnelle. Nous avons eu beaucoup de chance en France cette année : le jockey français Ioritz Mendizabal a très bien monté nos chevaux, comme l’anglais Ryan Moore aujourd’hui, et nous avons la chance de travailler avec des chevaux aux magnifiques origines. Mother Earth a un excellent tempérament, elle est posée dans un parcours et a une belle accélération. Je crois que le mile est la distance parfaite pour elle, elle suit facilement dans un parcours. Une fois en tête, elle peut se reprendre un peu et attendre les autres mais la distance est, à ce stade, très bien pour elle. Pour la suite, je ne pense pas qu’elle ait besoin d’un break dans l’immédiat car elle prend très bien ses courses, qui ont été parfaitement espacées jusque-là, et elle récupère bien. Les Matron Stakes ou le Prix du Moulin de Longchamp peuvent être des options : elle est engagée dans ces courses. Nous allons voir comment elle revient de Deauville avant de décider de la suite. Côté terrain, elle s’adapte à tout donc les Etats-Unis pourraient aussi être une option, d’autant plus qu’elle y a pris une deuxième place l’an passé. »

Ryan Moore (jockey de Mother Earth, 1re)

« Je n’ai pas eu la course parfaite, et il fallait qu’elle soit courageuse pour s’imposer. C’est une pouliche très dure. »

Mikel Delzangles (entraîneur de Sagamiyra, 2e)

« Nous ne sommes jamais ravis d'être deuxième... C’est plus agréable de gagner ! Mais la pouliche a répondu pleinement à nos attentes et s'est montrée courageuse. C’est une vraie pouliche de 1.600 mètres, voire même un peu plus. Il y avait un bon lot et elle a lutté jusqu'à la fin. Il est évident qu'à Deauville, mieux vaut être le long du rail à la corde, et avec son numéro 8 dans les stalles, la tâche s'annonçait délicate. Pour la suite, rien n'est décidé. Il y a cependant beaucoup d'options possibles, même si cette année, il n'est pas simple de voyager. »

Frédéric Rossi (entraîneur de Speak of the Devil, 3e)

« C'est formidable. Le jockey Stéphane Pasquier a monté la jument aux petits oignons. Quand elle est venue à 200 mètres du but, j'ai cru qu'elle allait gagner car elle a un gros finish. Il n’y a pas grand chose à l'arrivée. Cela montre bien qu'elle peut gagner son Groupe 1, d'ici la fin de l'année. Je ne sais pas encore quel Groupe 1 ce sera. Déjà, être au départ du Prix Rothschild était quelque chose d'assez osé, mais je suis super heureux. Surtout pour une casaque que j'apprécie et qui est en train d'investir chez moi. J'espère que nous aurons de belles années et de beaux succès ensemble. »