Vacances studieuses pour les pistes parisiennes

27 August 2018

Vacances studieuses pour les pistes parisiennes

Photos scoopdyga.com

Les pistes de ParisLongchamp ont suivi cet été une cure de soins intensifs pour offrir dès la rentrée du 2 septembre un tapis digne des grandes échéances de l’automne. Onze réunions vont se dérouler à ParisLongchamp jusqu’à la clôture du 30 octobre, avec notamment le week-end du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (6 et 7 octobre), précédé de trois semaines par les Qatar Arc Trials (16 septembre). Au total, onze Groupes 1 sont programmés cet automne sur l’hippodrome parisien.

Cinquante jours se seront écoulés entre la fermeture, le 14 juillet, et la réunion de réouverture, dimanche prochain 2 septembre. Ces quelques sept semaines auront bien sûr été mises à profit pour améliorer les terrains, comme d’ailleurs à Saint-Cloud et Auteuil.

Jean-Guillaume d’Orglandes, directeur des pôles pistes & espaces verts, et Stéphane de Veyrac, responsable des hippodromes de l’Ouest parisien, font le point à six jours de la réouverture... (cliquer ici pour lire la vidéo de l'interview)

Que s’est-il passé depuis le 14 juillet sur les pistes de ParisLongchamp ?

Jean-Guillaume d’Orglandes. - Dès le 15 juillet, les parties nécessitant un entretien particulier ont été tondues au plus court et la tonte ramassée au cours des deux jours suivants. On a ensuite procédé à un carottage sur les zones les plus endommagées par les passages d’engins des festivals musicaux ces dernières années. Plusieurs de ces parcelles ont été épargnées par les événements de cet été pour mieux ménager les parcours.

Stéphane de Veyrac. - France Galop a demandé à ses partenaires de privilégier le passage des structures par des grues placées à l’extérieur des pistes, ou en utilisant des passages spécifiques, comme celui du Moulin de Longchamp, qui a été aménagé dans les années 2000 avec une portion de PSF. Cette exigence a rompu avec les pratiques habituelles, et nous allons encore améliorer la situation.

Nous avons subi des températures extrêmes, cet été. Cela n’a sans doute pas facilité l’entretien...

Jean-Guillaume d’Orglandes. – Non, en effet. Les conditions climatiques de cet été n’ont pas favorisé l’effet des actions entreprises. Plusieurs engins ont été utilisés pour décompacter, aérer, aplanir les pistes, qui ont ensuite été fertilisées et tondues régulièrement. La chaleur ne nous a permis de fertiliser aussi efficacement que nous l’aurions souhaité car les jeunes pousses auraient brûlé. Nous avons reçu seulement 4mm de précipitations depuis le 25 juin. Les averses alentour ne nous ont jamais touchés. Nous avons donc dû arroser avec l’eau puisée dans la Seine pour atteindre 15mm par jour, en deux fois, tout l’été pendant les fortes chaleurs. Nous avons réduit à 10mm toutes les 48 heures depuis le 21 août dernier. A cette date, nous étions à 3,4 avant l’arrosage, et à 3,6 après. Au total, de mi-juillet à aujourd’hui, cela équivaut à environ 400 mm de précipitations. La densité n’est pas la même partout en raison de la fréquentation des zones, de la nature des sols et des plantes qui y poussent. Naturellement, un terrain de sport qui n’est pas sollicité a tendance à se déformer. Nous avons donc travaillé à rétablir la planimétrie là où elle pouvait laisser à désirer. Compte tenu des délais que nous avions et de la météo de l’été, nous avons obtenu des résultats inespérés. Le travail des équipes a été formidable car il nous a fallu travailler à la main sur plusieurs zones qui étaient particulièrement endommagées. À présent, nous devons fertiliser et tondre plusieurs fois pour stimuler la repousse et épaissir le tapis d’herbe avec le ray grass, l’espèce de gazon idéale pour nos pistes de courses.

Y a-t-il des zones particulièrement délicates ?

Stéphane de Veyrac. - Le tracé des pistes fait qu’il y a un goulet d’étranglement à la jonction des pistes, avant la dernière ligne droite. C’est ainsi depuis toujours et cette configuration, outre le fait qu’elle est située sur un terrain proche de l’étang, fait plus de difficultés. Nous avons donc plus particulièrement travaillé sur cette portion des parcours.

Devez-vous utiliser des engins spéciaux ?

Jean-Guillaume d’Orglandes. – Bien sûr. L’épandeur pneumatique, par exemple. Grâce à lui, tous les mois, les fertilisants sont répandus sous pression pour mieux pénétrer les sols, même lorsque le gazon se densifie. Demain, on tondra, puis on fertilisera à nouveau, jusqu’à l’ouverture pour stimuler la repousse.

Vous avez aussi aménagé des espaces pour le personnel logeant sur l’hippodrome...

Stéphane de Veyrac. – Nous poursuivons les rénovations, oui. Une salle de détente a été aménagée dans les écuries, et les chambres réservées au personnel ont terminé d’être équipées, comme les douches. Le revêtement des ronds de détente, qui s’était dégradé au printemps en raison d’une pose effectuée dans de mauvaises conditions, a été complètement refait, cette fois avec un climat idéal. ParisLongchamp termine sa mue, qui s’achèvera l’année prochaine, avec un hiver de plus pour compléter les rénovations.

On travaille aussi les terrains d’Auteuil et de Saint-Cloud

Stéphane de Veyrac. – On a semé à nouveau sur la butte Mortemart et veillé à ce que le stress causé aux terrains par les canicules soit neutralisé par l’arrosage. Heureusement, nous avions refait l’arrosage d’Auteuil et de Saint-Cloud au cours des dernières années. Ça a été salutaire, cet été. Nous n’aurions pas pu tenir la cadence, sans cela. À Saint-Cloud, les équipes ont trouvé leur rythme de croisière rapidement et efficacement. Les pistes sont parfaites pour la rentrée et la fin de saison.