Historique du Prix Robert de Clermont-Tonnerre

24 février 2024

Clermont-Tonnerre 24 Jazz Manouche

Photo scoopdyga.cvom

Mars, Auteuil

Prix Robert de Clermont-Tonnerre


Groupe 3, 5ans et plus, 4 400 mètres, Steeple-Chase, 150 000€

Créé en 1930

Tenant du titre : Jazz Manouche (h5, FRA par Nom de D'là et Tinapalo, par Epalo) appartenant à Jean-Louis et Alexandrine Berger, élevé par Jean-Louis et Alexandrine Berger, entraîné par Lucie Pontoir, monté par Damien Mescam.

La course se déroule en 2025 pour la 86ème fois

 

L'édition 2024

Samedi 24 février 2024, Hippodrome d’Auteuil (Paris). – Les deux premiers du Grand Prix de Pau (Gr3), disputé vingt jours plus tôt sur le steeple du Pont-Long, partaient favoris pour la première manche des Grand Steeple-Chase Masters, le Prix Robert de Clermont-Tonnerre (Gr3). Cependant, dans une course menée sous la pluie par un Gallipolli (Gleneagles) héroïque, ni In Love (Great Pretender), ni Youtwo Glass (Joshua Tree), qui avaient fini 1er et 2e trois semaines plus tôt, n’ont pu se mêler aux débats.

Sans faillir, malgré un saut trop prudent à la Rivière des Tribunes, Gallipolli est ainsi resté détaché jusqu’à l’avant-dernière haie. Dans un premier temps, le peloton avait été entraîné par Toscana du Berlais (Shantou), puis Marie Coastala (Coastal Path), et surtout Ginja des Taillons (Masterstroke), qui allait tomber à la double barrière alors qu'il se rapprochait dangereusement. Dès lors, c’est l’AQPS de 5 ans Jazz Manouche (Nom de D’là) qui prenait le relais et faisait la jonction avec le fuyard. Jusqu’après la dernière haie, l’issue de cette poursuite semblait incertaine, et si Jazz Manouche a finalement triomphé de ¾ de longueur, c’est dans les trente derniers mètres seulement que l’élève de Jean-Louis Berger et de sa fille Alexandrine a pris le dessus sur son aîné de deux ans, qui pourtant partait à poids égal avec son cadet par le jeu des conditions de course. En effet, la saison dernière, à 4 ans, Jazz Manouche, 3e du Prix Ferdinand Dufaure (Gr1) au printemps, avait bouclé sa saison en remportant le Prix Morgex (Gr3). Le lauréat est entraîné à Maisons-Laffitte chez Lucie Pontoir, qui sellait avec lui son premier partant de l'année sur les obstacles !

1er #GrandSteepleChase Masters de la saison à #Auteuil, le Prix Robert de Clermont-Tonnerre (Gr3), a vu le 5ans AQPS @TheFrenchChaser élevé par Jean-Louis Berger Jazz Manouche (Nom de d'La) aller chercher un héroïque leader Gallipoli (Gleneagles), courageux 2e. pic.twitter.com/BH4D4qDbGc

— France Galop (@francegalop) February 24, 2024

La mère du lauréat, Tinapalo (Epalo), n’a pas réussi à se placer chez Jean-Paul Gallorini. Mais elle n’en demeure pas moins une sœur de la championne Kario de Sormain (Gunboat Diplomacy), gagnante du « Georges Courtois » (Gr2) et du « Héros XII » (Gr3) sur le steeple d’Auteuil.

Avant de donner Jazz Manouche, elle a aussi produit Étoile du Berger (Network), gagnante de trois courses en province sous les couleurs de Patrick Klein. Le nouveau lauréat du Prix Robert de Clermont-Tonnerre (Gr3) est donc son meilleur produit à ce jour. Suivent un 4ans à l’entraînement chez Pascal Journiac, Kregiel (Cokoriko), qui a débuté à Auteuil à l’automne pour sa 4e sortie, un autre fils de Cokoriko d’un an plus jeune qui avait été inscrit à une vente Auctav mais a été retiré, le 2ans Monsieur Eddy (Bande) et le yearling Ni Queue Ni Tête (Headman). Deux femelles plus âgées, toutes deux inédites, dont une propre sœur de Jazz Manouche, sont à l’élevage chez Jean-Louis Berger.

 

Historique

Cette course commémore le souvenir de Robert de Clermont-Tonnerre qui fut membre du comité de la Société des Steeple-Chases de France jusqu’à sa mort en mars 1929.

Suivant l’usage, dès 1930 son nom fut attribué à une course du programme d’Auteuil. Ainsi le 23 février 1930, fut disputé le Prix Robert de Clermont-Tonnerre, un steeple-chase doté de 50 000 F, qui fut gagné par Bright Zagreus, appartenant à N.-E. Ambatielos, entraîné par Léon Barré, monté par Joachim Bédeloup.

La course était à l’origine ouverte aux chevaux de 4 ans, au-dessus. En 1941, les 4 ans en furent exclus, un programme spécifique leur étant constitué. Aujourd’hui, la course est programmée peu après la réouverture d’Auteuil. Elle permet aux meilleurs steeple-chasers d’effectuer leur rentrée. Néanmoins on ne relève sur son palmarès que trois lauréats du Grand Steeple-Chase de Paris : Millionnaire II (1932, un an avant son succès dans la grande épreuve de juin), Fondeur (1980), Line Marine (2003).

Pour différentes raisons, la course n’a pas été disputée à onze reprises : en 1933, 1936, 1940, 1942, 1947, 1948, 1965, 1969, 1970, 1979, 1983.

  • Robert de Clermont-Tonnerre (1859-1929)

Elu membre du comité de la Société des Steeple-Chases de France le 25 mars 1902, il fut nommé membre du conseil d’administration dès 1903 puis commissaire en 1908, deux fonctions qu’il exerça jusqu’en 1919, tout en étant chargé de la surveillance des terrains d’entraînement de Saint-Germain-Achères.

Egalement membre du comité de la Société de Sport de France, il fut enfin fondateur de la « Maison Lupin », maison de santé pour les jockeys, hommes d’écurie.

Bon cavalier, détenteur d’une grosse fortune, due en partie à son oncle Auguste Lupin, Robert de Clermont-Tonnerre l’employa à l’entretien d’une importante écurie de courses, à l’organisation de fastueuses représentations théâtrales, musicales données dans sa propriété de Maisons-Laffitte, pourvue d’un petit théâtre.

C’est en 1884 qu’il déclara ses couleurs (casaque rouge, toque verte) qui furent rapidement victorieuses, principalement en province où il n’hésitait pas à monter ses chevaux, assurant lui-même l’entraînement de certains d’entre eux. C’est ainsi qu’il fut six fois en tête de liste des gentlemen-riders gagnants en plat (1889, 1890 ex æquo, 1891, 1892, 1895, 1896).

Sa meilleure année fut 1894 grâce à deux 3ans de qualité, Mansour (3ème du Grand Prix de Paris puis lauréat du Furstenberg Memorial à Bade), Times (Grand Prix du Commerce à Milan), qui lui valurent de se classer au sixième rang des propriétaires gagnants en plat. Feuillet, lauréat à 3 ans en 1895 du Grand Prix de Vichy, fut un autre bon gagnant en plat.

En obstacle, l’activité de l’écurie avait cessé en juin après la chute, à Fontainebleau le 17 juin, de sa jument Anguille ayant entraîné la mort de son jockey Rogers. Ce n’est que dix ans plus tard que Robert de Clermont-Tonnerre fit de nouveau courir dans la spécialité. Son meilleur représentant fut alors Clerval (1896), 3ème de la Grande Course de Haies d’Auteuil en 190puis lauréat du Grand Prix de la Ville de Nice en 1903.

 

Propriétaires

  • René de Rivaud (2 victoires) : Poisson d’Avril (1931), Zicavo (1958) ;
  • Claude Portefin (2 victoires) : Niaroff (1987, 1989) ;
  • Marc Blanchard-Jacquet (2 victoires) : Haut Plessis (1993, 1994).

 

Entraîneurs

  • Georges Pelat (5 victoires) : Dakar III (1952), Prince Denis (1956), Paradou (1962), Luno (1963), Goodbye Charlie (1975).
  • Guillaume Macaire (4 victoires) : As d’Estruval (2016), Saint Goustan Blue (2018), Le Costaud (2019), Feu Follet (avec Hector de Lageneste, 2021).
  • John Cunnington (3 victoires) : Olorelle (1936), Bella Moon (1951), Leatherneck (1973).
  • Léon Gaumondy (3 victoires) : Villars (1955), Printemps II (1960), Paraf (1966).
  • François Doumen (3 victoires) : Vorétin (1992), Algan (1996), Quolibet.(2009).
  • François Nicolle (3 victoires) : Farlow des Mottes (2013), Poly Grandchamp (2020), Happy Monarch (2022).
  • Arnaud Chaillé-Chaillé (3 victoires) : Bénéfique (2006), Or Noir de Somoza (2007), Grandeur Nature (2023).
  • Maurice d’Okhuysen (2 victoires) : Poisson d’Avril (1931), Zicavo (1958).
  • Charles Bariller (2 victoires) : Fandango IV (1937), Fouché (1941).
  • Jean Sens (2 victoires) : Fort Riley (1967), Hyperbore (1978).
  • René Cherruau (2 victoires) : Le Pontif (1984), Hill Street (1988).
  • Yann Porzier (2 victoires) : Niaroff (1987, 1989).
  • Marc Blanchard-Jacquet (2 victoires) : Haut Plessis (1993, 1994).
  • Gilles Chaignon (2 victoires) : Urga (1999), Jerico Vallis (2005).
  • Guy Chérel (2 victoires) : Harmonie Trésor (2001), Doumaja (2010).
  • Jacques Ortet (2 victoires) : Kilefou d’Airy (2004), Alarm Call (2008).

 

Jockeys

  • Bruno Jollivet (3 victoires) : Le Pontif (1984), Hill Street (1988), D’Auteuil (1997).
  • Robert Bates (2 victoires) : Flavio (1944), Méandre (1945).
  • Paul Péraldi (2 victoires) : Villars (1955), Prince Denis (1956).
  • Jacques Géneau (2 victoires) : Luno (1963), Paraf (1966).
  • Michel Chirol (2 victoires) : Pavino (1981), Mirabeau SF (1985).
  • Jean-Yves Artu (2 victoires) : Niaroff (1987), Pagan Lee (1990).
  • Christophe Pieux (2 victoires) : Kilefou d’Airy (2004), Alarm Call (2008).
  • David Cottin (2 victoires) : Net Lovely (2 victoires), Mali Borgia (2017).