Le point sur les mesures de protection contre l’épizootie de rhinopneumonie à Pau

14 janvier 2021

Le point sur les mesures de protection contre l’épizootie de rhinopneumonie à Pau

Henri Pouret, Directeur des courses et sites de France Galop, les Dr Sonia Wittreck, responsable du département livrets et contrôles, et Stéphanie Chapman, responsable du service des contrôles, ont répondu mercredi aux questions des représentants de la presse hippique sur un des sujets importants de cette saison : l’épizootie de rhinopneumonie équine apparue sur le centre d’entraînement de Pau et fait l’objet d’une surveillance accrue des services vétérinaires de France Galop sur l’ensemble du territoire.

Le virus est apparu dans une écurie installée pour le meeting d’hiver à Sers. Intrigué par une série d’inexplicables contre-performances de ses pensionnaires, l’entraîneur a donné l’alerte. Très vite, des analyses ont été diligentées dans son effectif, puis ceux des voisins sur le centre d’entraînement, et il est apparu que le virus circulait déjà beaucoup puisque le taux de positivité dans les écuries avoisinantes atteignait 50%, et 28% sur l’ensemble du site, à comparer à un maximum de 10% acceptable en période de latence -le virus ne disparaît jamais de l’organisme, mais il n’est généralement pas actif, sauf s’il est activé par un stress ou une nouvelle contamination.

Le Dr Wittreck a souligné la forte mobilisation du personnel de Sers, qui a tout fait pour contenir l’épizootie. Les chevaux encore infectés y sont toujours isolés à ce jour et ils doivent avoir produit un test négatif pour en sortir. Il s’agit désormais de s’assurer que cet épisode maîtrisé ne se répète pas ailleurs, raison pour laquelle il a été décidé de soumettre l’entrée et/ou l’installation des chevaux sur le centre de Cagnes-sur-Mer (450 y sont attendus pour le meeting de plat) à la condition d'un test PCR négatif à l’EHV-4 (EHV-1 souhaitable) datant de moins de dix jours.

Tous les chevaux de course en France ou en activité en France sont régulièrement vaccinés contre la rhinopneumonie aujourd’hui, car suite à des épisodes de ce genre, des mesures ont été prises par France Galop pour l’assurer. Toutefois, cette vaccination contre la rhinopneumonie, qui doit être renouvelée tous les ans et pourrait bientôt devoir l’être tous les semestres, prévient les signes cliniques les plus aigus de la maladie, qui peut provoquer des dégâts considérables dans le système pulmonaire du cheval, et même la mort. En revanche, cette prévention ne peut complètement neutraliser ni l’excrétion virale, ni les infections asymptomatiques dont les manifestations n’apparaissent que dans les situations extrêmes, comme un effort intense et prolongé en course. La vaccination protège aussi le cheval et lui permet de récupérer toutes ses aptitudes plus rapidement.

Sans protection vaccinale, une telle épizootie aurait donc pu avoir des conséquences catastrophiques sur une grande population de chevaux, provoquant une crise sanitaire, économique et réglementaire importante. France Galop et Le Trot échangent régulièrement sur ce sujet en ce moment, et convergent vers des mesures de prévention communes.

Il s’agit de ne pas baisser la garde.